Publié le 19 octobre 2021 Mis à jour le 25 octobre 2021
"Nous sommes ici pour mourir", à paraître aux Presses universtaires Blaise-Pascal
Lieu(x)
MSH - 4 rue Ledru à Clermont-Ferrand
Aujourd'hui âgée de 97 ans, Arlette Lévy-Andersen est l'une des dernières survivantes de la Shoah. Thomas Kvist Christiansen, journaliste et photographe danois, livrait en 2018 dans l'ouvrage Vi Er Her For At Dø le récit du parcours tragique de cette jeune française d'origine juive arrêtée lors de la rafle du 25 novembre 1943 perpétrée au sein de l'Université de Clermont-Ferrand. L'adaptation française de ce témoignage poignant paraît ce 18 novembre 2021 aux Presses universitaires Blaise-Pascal.
 
Famille juive du Marais de Paris, Arlette Lévy et ses parents fuient l'été 1942 la discrimination toujours plus oppressante et rejoignent la zone libre pour s'installer dans le Puy-de-Dôme, à Durtol. Titulaire du baccalauréat, la jeune fille de 18 ans entreprend de poursuivre des études en anglais débutées à Strasbourg et s'inscrit à l'Université de Clermont-Ferrand. Mais le 25 novembre 1943 elle est arrêtée parmi cinq cents autres étudiants et professeurs lors de la plus grand rafle jamais perpétrée dans le milieu universitaire français, et conçue pour briser les réseaux de résistance au sein de l’université de Strasbourg repliée en Auvergne. Détenue à la caserne du 92e Régiment d’infanterie de la ville, puis à Drancy, elle fut déportée à Auschwitz-Birkenau en janvier 1944 et supporta l’enfer des camps d’extermination jusqu'à sa libération. Elle en fut marquée à tout jamais.
 
Nous sommes ici pour mourir présente trois histoires en une :
  • le parcours d’une jeune femme dans une France qui, progressivement, ne veut plus d’elle ;
  • le vécu d’une étudiante d’une université double frappée en son cœur ;
  • le sort d’une déportée animée, malgré tout, par l'espérance et une farouche volonté de vivre.
     
Je ne voulais pas convoquer de vieux souvenirs et je ne voulais pas donner de conférences en danois qui n'est pas ma langue maternelle. Mais peu à peu, j'ai pris conscience que ce refus était une dérobade. [...] Et peut-être que la raison la plus importante de mon engagement tient au fait que j’étais parmi les plus jeunes [déportés à Auschwitz] qui sont revenus en 1945 : le temps faisant son œuvre, aucun témoin de cette époque bientôt ne serait encore vivant. C’est pourquoi, j’ai commencé à raconter mon histoire. (A. Lévy-Andersen)
Thomas Kvist Christiansen porte la voix d'Arlette Lévy-Andersen et nous raconte sa résilience face à cette terrible épreuve, son accomplissement personnel et professionnel au Danemark, et son engagement à témoigner inlassablement, après des décennies de silence sur sa déportation.

Contenant les reproductions de documents officiels, de lettres manuscrites d'Arlette Lévy et de nombreuses photographies d'époque, bien plus qu'un témoignage brut, cet ouvrage participe à compléter la littérature relative à cette époque sombre de notre histoire, et nous transmet une véritable leçon de courage et d'humanisme.

Une présentation officielle aura lieu le jeudi 25 novembre à l'occasion de l'inauguration du Centre des langues et du multimédia Arlette Lévy-Andersen (CLM, 9h30).
 
Fiche technique
Thomas Kvist Christiansen
(auteur)
Fabrice Boyer (traduction)
22 x 28 cm | 248 pages
+ de 130 illustrations couleur et N&B
EAN 9782845169999
Prix TTC : 35 euros