Alexis Brunet, en mobilité à Olomouc en république tchèque, a passé le mois de janvier à voyager au travers de l’Europe, voici son récit.

L’envie de voyager est présente chez tous, celle de partir découvrir de nouveaux mondes, de rencontrer de nouvelles personnes et de construire de nouvelles histoires.

Pour le mois de Janvier 2019, j’aurais pu rester dans la résidence étudiante d’Olomouc, la ville tchèque où j’effectue ma mobilité Erasmus+ ou rentrer en France… Mais non, j’avais besoin de bouger, de sortir de cet espace clos que peut représenter un pays, pour rechercher quelque chose de nouveau.

En plus d’être un Erasmus je suis un ESNer, un membre du réseau étudiant européen Erasmus Student Network (ESN) dont la mission est d’accueillir et d’accompagner les étudiants internationaux dans leur mobilité. Cet engagement personnel d’être un ESNer m’a servi de base à mon voyage. J'ai voulu rencontrer les associations locales qui existent dans des grandes villes d’Europe et partager un moment d’échange avec les sections locales. J'ai donc ajouté un défi à ce voyage : réaliser des Erasmus in School.











Erasmus in School (EiS) est un projet d’ESN qui consiste à réaliser des courtes interventions dans des établissements scolaires pour présenter la mobilité européenne, l’Europe et permettre la découverte de nouvelles cultures. Pour accentuer cet aspect culturel, je souhaitais que les écoles ou lycées où j’allais intervenir me remettent des cartes postales à déposer auprès des autres établissements.
Mais avant de communiquer avec les associations, il s’agissait d’abord de choisir les villes où j’allais m’arrêter. L’occasion d’un ticket d’avion pour 55 euros avec valise entre Prague et Oslo s’est présentée à moi. Je n’avais plus qu’à envisager le parcours à réaliser. Par « réaliser », j’entends rentrer à Olomouc, à l’Est de la République Tchèque, où j’effectue ma mobilité Erasmus+. Göteborg et Copenhague ont été vite placées, puis Hambourg et Berlin. Je ne voulais pas traverser la République Tchèque en passant par Prague donc j’ai décidé d’aller en Pologne. J’ai choisi Katowice, une ville post-industrielle proche de la frontière tchèque, entre Wroclaw et Krakow.
Une fois le tracé déterminé, il fallait maintenant que je planifie le budget et la durée de mon voyage. Des haltes de deux nuits par ville me paraissaient être un bon compromis : je pensais pouvoir trouver un endroit où dormir gratuitement sans déranger longtemps mon hôte. En plus, cela me laissait une journée complète pour potentiellement réaliser un Erasmus in School, rencontrer la section locale ESN et visiter la ville sans transporter ma valise. Pour Katowice par contre, j’ai décidé de planifier une seule nuit, la ville étant à moins de deux heures en bus d’Olomouc, je pouvais y retourner facilement.
A la réservation des transports, j’ai pris conscience que j’allais effectuer 2000 kilomètres à travers l’Europe en 11 jours. Je ne savais pas où j’allais dormir et si je pourrais rencontrer la section locale ou réaliser un Erasmus in School. J'ai donc contacté les sections locales d'ESN. Dans l’attente des réponses, je me suis rapproché du Bureau National d’ESN Czech Republic pour leur proposer de participer à ce projet.












Deux semaines avant mon départ, les premières réponses des sections ESN ont commencé à arriver. Deux problèmes majeurs sont survenus dans les pays nordiques : Les établissements scolaires nécessitent trois mois pour traiter toutes demandes d’interventions, donc impossible de réaliser un Erasmus in School. La deuxième étant qu’il n’est pas commun dans leur culture, d’accueillir un inconnu à son domicile. Pour Oslo, j’ai eu la chance d’être hébergé par un membre de l’association locale, étudiant américain en mobilité. Concernant Göteborg et Copenhague, grâce à des groupes Facebook, j’ai contacté des expatriés francophones chez qui poser mes affaires. Même s’il n’a pas été possible d’intervenir dans une école pour parler de la mobilité européenne, j’ai pu rencontrer les sections locales.











L'Allemagne a été le pays qui m’a réservé le plus de surprises. Dès le début du projet, j’ai été soutenu par la Vice-Représentante Nationale d’ESN Germany qui a contacté GoEurope, une association berlinoise en charge de la promotion de la mobilité et des valeurs européennes. La réponse d’ESN Hambourg ne m’est parvenue que 6 jours avant mon départ de Prague. Mais grâce à la Présidente de la section locale tout s’est organisé facilement au niveau du couchage. Avec le soutien d’une membre de l’association qui a contacté son ancienne professeure d’anglais, un Erasmus in School a pu se programmer. Le soir de mon arrivée, j’ai été accueilli dans la chambre d’un étudiant indien membre d’ESN et expatrié en Allemagne depuis plusieurs années. C’est avec lui que j’ai réalisé l’Erasmus in School le lendemain. Avec une vingtaine d’élèves âgés de 15 à 16 ans nous avons échangé sur Erasmus Student Network, la mobilité européenne et l’objectif de mon voyage.












Malheureusement, à Berlin, tout s’est désorganisé à la dernière minute. GoEurope nous avait annoncé une rencontre avec un établissement scolaire, mais ce dernier a annulé le rendez-vous au vue de la reprise scolaire post-vacances. Je n’ai pas pu rencontrer la section locale puisque tous les membres étaient à la Plateforme Nationale d’ESN Germany. Par conséquent, je n’avais nulle part où poser mon duvet gratuitement. La seule solution pour moi a été une réservation dans une Auberge de jeunesse proche d’Alexanderplatz où j’ai payé 20 euros par nuit. Vu l’heure, Il était trop tard pour contacter les groupes Facebook ou envoyer une demande de réservation sur Airbnb
 












Concernant Katowice, j’ai appris par ESN Poland, le Bureau National, que l’association locale était inactive depuis un an : impossible de rencontrer quelqu’un, d’organiser un Erasmus in School ou un simple rendez-vous. Je suis donc passé par Airbnb pour louer une chambre en centre-ville pour 12 euros.

C’était difficile pour moi de finir ce projet sur cette note. Toutefois, j’ai su me dépasser et accepter de me réadapter aux différentes situations pour avancer dans ce projet. De plus, je continue de travailler sur cet échange de cartes postales avec les sections ESN que j’ai rencontré. Ce projet aurait nécessité au minimum un mois de préparation supplémentaire si ce n’est plus pour les pays nordiques. Mais je suis content d’avoir essayé et créé une possibilité de rencontre avec ces membres ESN. Découvrir une culture ce n’est pas visiter un pays, c’est échanger avec ses habitants.