Sciences de la matière
Traces sédimentaires de tsunamis en Nouvelle-Calédonie, sud-ouest du Pacifique
Publié le 9 octobre 2023 – Mis à jour le 11 octobre 2023
Un article récemment publié par des chercheurs du Laboratoire Magmas et Volcans (LMV - OPGC - UCA, CNRS, IRD) traite de l'étude des traces sédimentaires de tsunamis en Nouvelle-Calédonie, au sud-ouest du Pacifique.
L’étude des dépôts sédimentaires formés par les tsunamis permet d’élargir le cadre temporel de l’évaluation de l’aléa tsunami, surtout dans un contexte où les catalogues d’évènements historiques enregistrés ou observés couvrent une période de temps limitée et pas forcément représentative des différents scénarios possibles. Une telle approche aurait par exemple permis d’éviter la catastrophe de Fukushima.
Dans cette étude, nous présentons les résultats de travaux de recherche sur les dépôts de tsunami en Nouvelle Calédonie, où les catalogues de tsunamis connus ne couvrent que 150 ans. Nous avons identifié des tsunamis dans des séquences sédimentaires côtières sur la côte nord de Grande Terre et aux les Îles Loyauté, situées en face de la zone de subduction du Vanuatu. La plupart des sites d'échantillonnage sont situés en dehors de la zone d'impact morpho-dynamique des cyclones. En utilisant une combinaison d'approches sédimentaires et géochimiques sur des carottes de sédiments, nous avons mis en évidence trois types de dépôts de tsunami : (1) les couches de sable marin bioclastique ; (2) les crypto-dépôts (pas de dépôt visible à l’œil nu) avec une signature chimique marine ; et (3) des accumulations de lapilli de pierre ponce arrondie (radeaux de ponces repoussés dans les terres par les tsunamis).
L’altitude atteinte par les dépôts suggère des vagues de plus de 2,5 m (par rapport au niveau actuel de la mer) sur la côte nord-est de Grande Terre, 6 m sur la côte est de l'île de Maré et 10 m sur la côte nord-est de l'île de Lifou. Au total 6 tsunamis sont préservés dans les archives sédimentaires, dont un événement peu après 1000 avant notre ère, deux événements au cours du premier millénaire de notre ère et au moins trois événements au cours du dernier millénaire (dont un tsunami du XVe siècle, le tsunami du 28 mars 1875, et un tsunami possiblement lié au tremblement de terre de 1729 au Vanuatu). Parmi les tsunamis historiques connus, seul l’évènement de 1875, provoqué par un séisme de magnitude Mw 8.1, a laissé une trace pérenne dans les séquences sédimentaires côtières.
Publication "Sedimentary evidence of tsunamis in New Caledonia, southwest Pacific"
Auteurs : Raphaël Paris, Bernard Pelletier, Jean Roger, Patrick Wassmer, Pierre Sabatier
Lien vers la publication : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0025322723001287
DOI : https://doi-org.insu.bib.cnrs.fr/10.1016/j.margeo.2023.107116
Dans cette étude, nous présentons les résultats de travaux de recherche sur les dépôts de tsunami en Nouvelle Calédonie, où les catalogues de tsunamis connus ne couvrent que 150 ans. Nous avons identifié des tsunamis dans des séquences sédimentaires côtières sur la côte nord de Grande Terre et aux les Îles Loyauté, situées en face de la zone de subduction du Vanuatu. La plupart des sites d'échantillonnage sont situés en dehors de la zone d'impact morpho-dynamique des cyclones. En utilisant une combinaison d'approches sédimentaires et géochimiques sur des carottes de sédiments, nous avons mis en évidence trois types de dépôts de tsunami : (1) les couches de sable marin bioclastique ; (2) les crypto-dépôts (pas de dépôt visible à l’œil nu) avec une signature chimique marine ; et (3) des accumulations de lapilli de pierre ponce arrondie (radeaux de ponces repoussés dans les terres par les tsunamis).
L’altitude atteinte par les dépôts suggère des vagues de plus de 2,5 m (par rapport au niveau actuel de la mer) sur la côte nord-est de Grande Terre, 6 m sur la côte est de l'île de Maré et 10 m sur la côte nord-est de l'île de Lifou. Au total 6 tsunamis sont préservés dans les archives sédimentaires, dont un événement peu après 1000 avant notre ère, deux événements au cours du premier millénaire de notre ère et au moins trois événements au cours du dernier millénaire (dont un tsunami du XVe siècle, le tsunami du 28 mars 1875, et un tsunami possiblement lié au tremblement de terre de 1729 au Vanuatu). Parmi les tsunamis historiques connus, seul l’évènement de 1875, provoqué par un séisme de magnitude Mw 8.1, a laissé une trace pérenne dans les séquences sédimentaires côtières.
Figure: Exemple de séquence sédimentaire côtière à Grande Terre (Nouvelle Calédonie). Les dépôts de tsunamis correspondent à des couches de sable bioclastique marin piégés dans les sédiments de lagune. De gauche à droite: photo de la carotte, composition chimique (XRF core scanner), log stratigraphique, granulométrie (diffraction laser), et log replicat.
Publication "Sedimentary evidence of tsunamis in New Caledonia, southwest Pacific"
Auteurs : Raphaël Paris, Bernard Pelletier, Jean Roger, Patrick Wassmer, Pierre Sabatier
Lien vers la publication : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0025322723001287
DOI : https://doi-org.insu.bib.cnrs.fr/10.1016/j.margeo.2023.107116