Publié le 21 octobre 2022 Mis à jour le 3 avril 2023
Macrophages attaquant la tumeur surrénalienne d’une souris mâle. © Julie Olabe CNRS/GReD
Macrophages attaquant la tumeur surrénalienne d’une souris mâle. © Julie Olabe CNRS/GReD

Communiqué de presse.

Pourquoi le cancer de la glande surrénale1 est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes ? Pourquoi son pronostic est plus mauvais pour les premières que pour les seconds ? Une équipe de recherche dirigée par un chercheur du CNRS répond à ces questions dans un article publié dans Science Advances le 14 octobre 2022. Les scientifiques ont montré que les macrophages (cellules du système immunitaire) capables d’éliminer les cellules tumorales sont bien plus mobilisés chez les souris mâles que chez les femelles. Les individus mâles ne présentent donc que peu d’évolution agressive de la maladie, alors que chez les femelles la tumeur n’est pas freinée par l’action de ces macrophages, se développe et engendre des métastases. Par des analyses moléculaires, les scientifiques ont mis en évidence que le recrutement de ces cellules éliminatrices dépend de la testostérone : un simple traitement des souris femelles avec cette molécule a permis le recrutement de macrophages, alors capables d‘éliminer les cellules tumorales. Sur la base de ces résultats, les scientifiques ont également mené une étude sur des données humaines. Celles-ci ont révélé la même différence pour le recrutement de macrophages dans les cancers de la glande surrénale entre les hommes et les femmes. Ces nouvelles données ouvrent des pistes de traitements par stimulation hormonale pour ce cancer dont le pronostic de survie à 5 ans est inférieur à 30 %. 
 

1Le corps humain compte deux glandes surrénales, chacune située au-dessus d’un rein. Elles secrètent des hormones telles que l’adrénaline (participant, entres autres, au contrôle de la tension artérielle, de la fréquence cardiaque ou de la transpiration), des corticoïdes (impliqués dans le contrôle de la tension artérielle, des taux de sel et de potassium dans l’organisme et du métabolisme des sucres et des graisses), et des androgènes.

Plus d'informations :

Sexually dimorphic activation of innate antitumour immunity prevents adrenocortical carcinoma development, James J Wilmouth Jr, Julie Olabe, Diana Garcia-Garcia, Cécily Lucas, Rachel Guiton, Florence Roucher-Boulez, Damien Dufour, Christelle Damon-Soubeyrand, Isabelle Sahut-Barnola, Jean-Christophe Pointud, Yoan Renaud, Adrien Levasseur, Igor Tauveron, Anne-Marie Lefrançois-Martinez, Antoine Martinez et Pierre Val, Science Advances, 14 octobre 2022. DOI: https://science.org/doi/10.1126/sciadv.add0422 

 

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Pierre VAL :