Publié le 13 mars 2023 Mis à jour le 13 mars 2023

Un texte de la Minute Recherche par Audrey Imberdis, Marie-Christine Toczek et Margault Sacré (ACTé, unité propre de recherche UCA).

L’égalité entre les filles et les garçons est un principe fondamental inscrit dans le code de l'éducation. De l’école maternelle à l’université, cette égalité représente un défi majeur tant l’enjeu démocratique pour notre société est important. Mais comment se construisent ces inégalités selon le sexe ? Nous avons tous entendu d’innombrables statistiques nous présentant des réussites académiques différenciées selon le sexe des élèves ou des étudiant.e.s… Mais qu’en est-il dès le plus jeune âge, à l’école primaire ?

L’objectif de cette recherche est d’évaluer si aujourd’hui en France, à l’école élémentaire, la valeur subjective accordée aux disciplines scolaires est différente selon le sexe des élèves et si elle correspond ou non aux stéréotypes de genre véhiculées dans la société.

L’étude, menée auprès de 160 élèves de CM2, originaires de différentes écoles du Puy-de-Dôme, visait à évaluer leur perception des différentes matières enseignées à l’école. Chaque élève devait ainsi, par le biais d’un questionnaire, se positionner en termes d’importance accordée à chaque discipline scolaire selon trois critères : (1) l’intérêt accordé en classe, (2) l’importance en termes de réussite -pour eux, pour leur enseignant.e et pour leurs parents- et (3) l’utilité de cette discipline pour leur vie future.

L’ensemble des résultats obtenus dans cette recherche semble aller dans le sens d’une différence de valeur accordée entre les filles et les garçons. Plus précisément, ces résultats indiquent de manière significative que les garçons accordent une plus grande valeur aux mathématiques et à l’éducation physique et sportive. Les filles quant à elles attribuent une plus grande importance au français et aux arts plastiques.

Ces résultats semblent malheureusement conformes aux stéréotypes de genre traditionnels qui attribuent une connotation masculine aux disciplines mathématiques et scientifiques, et qui font croire aux filles que ces domaines ne sont pas faits pour elles.

Malgré toutes les initiatives et actions menées ces dernières années dans le champ de l’égalité filles-garçons, cette recherche révèle en outre que, comparativement à une étude similaire menée en 2005, aucune évolution significative n’a été observée.

Ainsi, bien qu’inscrite au cœur des valeurs de la République, l’égalité entre les filles et les garçons reste encore un défi d’actualité.
 
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