Publié le 28 mai 2020 – Mis à jour le 29 mai 2020
Un texte de la Minute Recherche par Frédéric Capel (UNH, unité mixte de recherche INRAe / Université Clermont Auvergne).
Des études récentes ont démontré que la consommation de produits laitiers pouvait protéger du syndrome métabolique (SMet), un ensemble de perturbations physiologiques favorisant le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires. Les modifications biologiques impliquées restent néanmoins méconnues. Dans cette étude observationnelle effectuée en partenariat avec le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (CNIEL), nous avons analysé comment la consommation de produits laitiers pouvait modifier les perturbations du métabolisme plasmatique (représenté par l’ensemble des molécules identifiables dans le plasma humain) chez des sujets atteints de SMet.
Nous avons tout d’abord comparé le métabolisme plasmatique de sujets issus de la cohorte MONALISA atteints du Smet (n=61) ou sains (n=237), mettant en évidence des altérations majeures de nombreuses familles de molécules par le Smet. Cette analyse a mis en lumière des associations majeures entre les taux plasmatiques d'acides aminés à chaîne ramifiée, de métabolites intermédiaires du cycle du glutathion (qui régule les attaques des cellules par les radicaux libres (stress oxydant)), de métabolites de l'arginine et de la proline avec les paramètres caractéristiques du Smet (pression artérielle, triglycéridémie, tour de taille, glycémie…). Les concentrations plasmatiques de nombreuses espèces lipidiques pro-inflammatoires étaient également fortement associées au SMet.
Nous avons ensuite déterminé si les teneurs plasmatiques de tous les métabolites perturbés en présence du SMet étaient corrélées à la consommation de produits laitiers dans cette population. Nous avons constaté que le niveau de consommation de produits laitiers (notamment lait et produits laitiers frais) améliorait l’équilibre plasmatique des sujets pour plusieurs molécules clés du SMet. Ces métabolites sont étroitement liés à l’inflammation et au stress oxydant.
En conclusion, la consommation de produits laitiers, notamment le lait et les produits laitiers frais à teneur réduite en matière grasse, pourrait atténuer les altérations biologiques liées au SMet en modulant l'inflammation et le stress oxydatif. Les produits laitiers apparaissent ainsi comme des aliments sains et protecteurs vis-à-vis des altérations métaboliques. Ces résultats doivent toutefois être validés dans une population plus large ou à l’aide d’une étude interventionnelle.
Autre laboratoire partenaire :
Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Toulouse, UMR 1027 INSERM, Université Toulouse 3.